Botoxia

Upper East Side.

Quartier de New York, chic et bien fréquenté. J'y étais hier.

Madison Avenue, les vitrines sont pleines de fringues et d'objets sans prix. Sur les trottoirs on se croise sans donner l'impression de se regarder, les yeux cachés derrière de larges lunettes solaires. En fait on déambule pour se montrer et pour se dévisager mutuellement.

La new yorkaise typique de ce quartier s'habille en leggings noir ou bleu marine, même ton pour le haut. Les pessimistes ont des bottes de caoutchouc (Hunter), les optimistes des tongs (yes). Toutes ont un un énorme sac à main. Les cheveux sont longs et teints, en blond principalement, parfois en noir mais alors très noir. Les cheveux sont lissés. Pas une boucle à voir. Le visage est impassible. Bizarre ?  Botox !

J'observe une dame qui se fait servir un capuccino. Silhouette anorexique, il n'y a qu'à New York qu'on en voit, dès qu'on fait quelques miles dans l'Amérique profonde, on est entouré de silhouettes à tendance boulimique. Je reviens à mon anorexique, tout était impeccable à première vue (lire : de loin). De près, son visage maquillé remuait des plaques de fond de teint, le rouge à lèvre était comme une blessure entre le nez et le menton. C'était triste ...

"Brushing elbows with celebrities...", ainsi décrit, le resto où j'ai déjeuné était pris d'asssault par des adeptes du lifting et du botox. Le couple de la table voisine n'a pas échangé un mot. Je crois que la femme avait peur d'attraper des rides. Quant à moi, j'avais l'impression d'avoir un look sauvage, j'ai toujours une mèche de cheveux qui dépasse.  Je n'ai vu aucune célébrité. Je ne les connais pas (toujours pas de TV). Mais quelle après-midi fascinante !

C'est Maira Kalma, une artiste qui expose en ce moment au Jewish Museum, qui donne à ce quartier le nom de Botoxia.

Mais j'y pense, l'Upper East Side va recevoir un hôte de marque très prochainement...dont les initiales sont sur toutes les lèvres à NYC comme à Paris.

Anne

link vers le site de Maira Kalman

Comments

[Sophie]

C'est tirer la tronche qui donne des rides, pas rire ni faire des clins d'yeux malicieux. Pauvres femmes en contrôle extrême, quelle souffrance ... superficielle.

[Caillou Blanc]

Je viens de lire un article dans le NY Times de ce we sur ce sujet qui devient préoccupant : l'auteure de l'article en vient parfois à demander "Who are you ?" à quelqu'une... Gênant quand c'est
une amie de longue date. Et la question est : comment lui dire qu'il vaut mieux en rester là. Car il semble qu'un lifting en appelle un autre etc...


Gardons et acceptons gentiment nos rides .... signe de vie, non ?


A.