Le soleil s'est couché sur la longue période de vacances scolaires et les enfant ont repris avec courage le chemin de l'école. Les bus scolaires ont refait leur apparition avec bruit et fracas. Découverte d'une nouvelle école, de visages inconnus tant parmi les contemporains que les professeurs. Oui, cela fait beaucoup de changements à assimiler en peu de temps. S'habitue-t-on au changement ? Chacun développe des stratégies pour l'évaluer, trouver des points de repère et vivre avec tout ce qui change autour de soi.
Entretemps rien n'est familier, tout est étrange... A commencer par soi-même, comme une plante qu'on a transplanté et qui cherche d'où vient le soleil, quelle est la fréquence de la pluie ou de l'arrosage, et qui ne sait pas de quel espace elle dispose pour croître...
La famille entière se trouve dans cet état d'esprit. Pourtant nous avons l'avantage de connaître dans les grandes lignes la vie à l'américaine, de parler l'anglais, de savoir où faire les courses indispensables et de nous précipiter au YMCA tout proche pour nous défouler quand rien ne va plus : natation, yoga ou musculation (pour ceux qui aiment ça). La bibliothèque dont nous sommes déjà membres produit le même effet.
L'organisation d'une nouvelle vie sociale ne se fait pas au son du canon. Le temps en est une composante incontournable ainsi que les occasions qu'il faut saisir dès qu'elles se présentent. Alors que le mot d'ordre est : "Faut y aller !" , la main tendue, "Hi, I'm Anne, How are you ?". Les réunions ne sont pas légion. Cette rentrée fait dans le long et lent. Le rythme de DC est très différent de celui que nous avons connu à New York.
Nous sommes encore dans la période où les seuls appels téléphoniques que nous recevons sont commerciaux "Would you like to go on a cruise ? It's free", bien sûr je n'en crois rien. "We will reduce your electricity bill" Ah vraiment ? mais je n'ai pas encore reçu la première facture. Je ne compte pas non plus les organisations charitables qui connaissent déjà notre numéro de téléphone... Les orphelins de la police du Maryland, la lutte contre le cancer du sein, la prévention des chutes des personnes âgées à la maison, et j'en passe... Ces multiples appels, au moins un par jour, sont un peu envahissants et au-delà de la surprise, Oh ! quelqu'un pense à nous ou à moi, la déception laisse une trace d'amertume.
Heureusement il y a les week-ends et l'appel de la nature sous un soleil radieux pour nous changer les idées. De toute façon, ça va démarrer... Larguez les amarres et hissez la grand voile !
Anne