L'école occupe les parents. Et pas un peu : entre les réunions d'accueil pour les nouveaux parents, les "back to school" meetings, par niveau et pour tous les parents, les "class coffees"
pour chaque classe (il y en aura donc quatre !), la réception d'accueil des nouveaux parents par le conseil d'administration, les rencontres-déjà prévues- entre parents et professeurs pour
discuter de l'élève en question, les réunions d'information sur les études après le bac... Je suis à bout de souffle.
Cette même école nous appelle à tout bout de champ pour nous informer du changement de date pour un voyage scolaire, pour nous rappeler la réunion à laquelle on a - je n'ai - pas envie d'aller,
pour nous signaler que le "drive-thru" sera modifié.
Je ne vous mentionne même pas les 100 000 mails que j'ai déjà reçus à propos des même événements et des suivants pour lesquels on recherche des volontaires : vendre des vêtements au logo de
l'école, tenir un stand à la book fair, organiser Halloween, Thanksgiving, le gala de fin d'année...
Je vous le dis en toute confidence, qu'elle me lache les baskets un moment, juste quelques jours... J'ai déjà la nostalgie de notre très chère piscine (fermée depuis dimanche).
Dans la sphère des lycées français, il convient d'adapter sa façon de parler. Exercice d'adaptation ultra-rapide à effectuer sous peine de passer pour un alien vaguement francophone.
Ne dites plus : " N'oublie pas ta boîte à pique-nique parce qu'aujourd'hui tu dînes à l'école".
Dites : " Prends ta lunchbox pour le déjeûner, tout le monde reste à la cantine".
Et encore : "Va chercher ta mallette, et vérifie dans ton journal de classe si tu as des devoirs à faire !"
Dites plutôt : "Va chercher ton cartable, et regarde dans ton cahier de textes les devoirs que tu as pour demain !"
Oubliés les plumiers, lattes, collations... voici les trousses, règles et snacks.
De même que les fardes en carton dur laissent la place aux classeurs, celles en carton ou plastique mou deviennent des pochettes ou chemises...
Ne mentionnons même pas les "chichiques", "oufti !" et autres belgicismes très locaux, personne ne nous comprendrait...
Voici ces fameuses biches qui tournent autour des maisons, circulent d'un jardin à l'autre - iI n'y a pas de haie ni de barrière entre les jardins - et qui mangent tout ce qui pousse. On
les voit matin et soir mais elles ne se laissent pas facilement photographier.
Oui, le ciel, aujourd'hui, est d'un bleu intense : magnifique !
Que de bruit ! Et pourtant nous n'habitons pas New York City mais un quartier calme d'une banlieue agréable où biches et écureuils sont chez eux. A l'heure où j'écris ce billet, les avions
survolent la maison avant d'atterrir à La Guardia, l'un des aéroports de New York.
Dès 5h du matin, on entend les trains rapides qui amènent les banlieusards du Connecticut travailler à NYC. Leurs trains traversent en trombe notre petite gare. C'est un bruit lointain, pas
vraiment gênant.
Il y a les bruits de la nature : les glands qui tombent des chênes qui entourent la maison, rebondissent sur le toit et dégringolent sur la terrasse de bois en résonnant. Tac tac tac tac !
On va sans doute s'y habituer.
Il y a les bruits ménagers.
Ce lundi matin, lessive. Le lave-linge, gros modèle outre-atlantique, fait un maximum de bruit pour une efficacité relative. L'eau chaude met en route la chaudière ; la maison tremble...
Le séchoir : même genre d'appareil sauf qu'il s'arrête en surchauffe après 5 minutes. Résultat nul.
Les minous sont partout, je me décide à passer l'aspirateur. Celui-ci clignote de partout et fait autant de bruit qu'un boeing au décollage, mais sans y parvenir.... résultat moyen.
Je m'assieds cinq minutes : pause !
Le jardinier des voisins débarque sa tondeuse et la souffleuse de feuilles. C'est reparti pour vingt minutes de chahut.
Chez le boulanger : la machine à couper le pain émet tant de décibels qu'on ne s'entend plus.
"Une semaine comme ça, une semaine comme ça, y'en a pas, y'en a pas, y'en a guère...."
Sur un air connu de tous les scouts...
Pour faire très bref :
Entre celle qui n'a pas encore trouvé le chemin des toilettes à l'école, celui qui doit rattraper une année de cours d'allemand, celui qui a trop de livres à ramener à la maison, celui qui a des
devoirs de maths interminables, celui qui veut faire du sport à tout prix, celui ou celle qui adore son prof d'anglais, qui aime moins le prof de *** , les trajets vers la gare, vers l'école,
vers l'arrêt du bus, ... , gardons le calme autant que possible !
Cette première semaine menée tambour battant nous laisse sur le flanc ... C'est tout ce que je suis capable d'écrire ce vendredi soir.
Voici un signe qui ne trompe pas : les bus oranges ont commencé à sillonner la petite ville dans tous les sens.
Celui-ci précisément emmène A. tous les matins à l'école dans le bled d'à côté et la ramène vers 15h40. Il suffit d'habiter dans une commune qui offre ce service et de se trouver ni trop loin ni
trop près de l'école.
Prudence lorsque vous approchez d'un school bus : interdiction formelle de les dépasser : 250 $ d'amende !!!
Les kids sont revenus impressionnés de leur première journée : organisation de l'horaire à la minute près ! Une heure de cours compte 53 minutes. Ils ont 3 minutes pour changer de classe. Ils ont
reçu une montagne de cahiers, livres et classeurs au format français (le fameux carreaux Seyès - clin d'oeil aux français qui me feraient l'honneur de lire ces lignes) et au format américain :
feuilles plus courtes, et un tantinet plus larges. Exit toutes les provisions de feuilles belges amenées dans les bagages !
Déjà des devoirs à faire et quelques matières à rattraper : on ne va pas rigoler (je traduis en langage lisible ce que les garçons ont dit, ce n'était pas exactement ça) !
Et pas de mercredi après-midi libre : c'est le pompon, me dit-on !
Les troupes vont revenir de leur seconde journée scolaire et c'est à mon tour de recouvrir livres et cahiers et de courir les magasins pour trouver les fournitures manquantes... alors que la
piscine est encore ouverte quelques jours... et qu'il y a 31° à l'ombre.
Je vous envoie ceci avec ma compassion pour la pluie qui vous arrose.
Comme son intitulé ne l'indique pas, c'est un jour où il ne se passe rien : tout est fermé ou ferme plus tôt, c'est un vrai jour de congé et on sait que par ici c'est exceptionnel. Le Labor
Day, c'est aussi la clôture officielle de l'été et des vacances.
Affluence maximale à la piscine : possibilité d'apporter sa viande et de la faire griller sur le BBQ mis à disposition. Les américains se déplacent avec un maximum de matériel : tables, chaises,
nappes en papier, assiettes et couverts en plastiques et d'immense gobelets pleins de soda ou de thé glacé. Les enfants courent dans tous les sens. Les adultes mangent toute l'après-midi. Il est
conseillé de brûler quelques calories dans la piscine dont la température se rafraîchit de jour en jour. Bientôt je ne vous en parlerai même plus.
Le Labor Day, c'est la veille de la rentrée scolaire. Les enfants ont fait durer ce jour le plus longtemps possible. Mais voilà, ça y est, aujourd'hui ils sont à l'école ! Affaire à
suivre.
Fin de journée sur le Sound
C'est tout ce qu'on aura de l'ouragan et c'est tant mieux ! L'épais coussin de nuage qui nous a gratifié d'une astmosphère irrespirable hier s'en est allé et on respire enfin. J'avais reçu un
coup de fil alarmant me recommandant de faire des provisions et de me munir de bougies. Les coupures de courant sont fréquentes lors des événements naturels prévisibles mais non maîtrisables,
caractéristiques de ce continent.
Le billet du jour sera court : ils sont tous partis à la piscine et je ne vais pas tarder à les rejoindre. Les enfants vivent leurs derniers jours de congé : mardi c'est la rentrée ! Ce
week-end de trois jours marque la fin de l'été avec Labor Day lundi.
Tous à l'école, fini de rigoler ! La tension et l'appréhension montent : tout est en place pour accueillir les nouveaux élèves ainsi que les nouveaux parents. Je ne compte pas les cafés de
rentrée auxquels je suis conviée. J'irai sous peine de rester coincée dans mes quatre murs de bois.
Hello ! How long have you been here ?
En attendant de plonger dans la vie sociale locale, c'est la piscine qui m'attend maintenant !
Anne
PS However, je n'ai pas l'intention de m'y jeter de cette façon !
Si j’écris mon billet du jour après six heures du soir, c’est minuit en Europe et il est daté du lendemain par rapport à ma journée américaine qui est loin d’être finie à cette heure là. Jet-lag
ou décalage horaire.
Ce n’est pas le seul décalage dans ma vie sur ce continent. Quand je me mets au volant de ma petite voiture européenne, je me sens très décalée dans la circulation. Minuscule entre les monstres
4X4, les vans et autres véhicules dont la description m’est ardue car je n’en vois que les pneus qui sont aussi hauts que le capot de ma voiture.
Les gens m’abordent « Do they sell this here ? ». Un livreur m’a dit connaître quelqu’un qui en a vu plusieurs en Jamaïque ! Les gens se retournent,
les femmes au volant klaxonnent…
Décalage assumé : je ne vrombis pas au démarrage, je fais peu de bruit, je prends peu de place, je me gare partout, je pollue moins que les autres...
Fin de journée sur le Sound
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